Lémania
Les Origines: A. Lugrin et Cie
En 1884 un employé autodidacte de LeCoultre et Cie, Alfred Lugrin, décide d'ouvrir son propre atelier d'horlogerie à l'Orient. A. Lugrin et Cie se spécialise dans la commercialisation d'ébauche de chronographes et de montres à répétitions minutes. La société se fait rapidement remarquer par la qualité de son travail.
En 1918 la société est renommée "Lemania-Lugrin SA", en référence au Léman, et ouvre une succursale à la Chaux-de-Fonds.
A. Lugrin est également actif en politique, il est député au Grand Conseil vaudois de 1910 à 1919, et il va jouer un rôle important dans la création de l'école d'horlogerie du Chenit (1901) dont il sera le président pendant quelques années.
La naissance de la futur Moonwatch
A la disparition de son fondateur en 1920, la société est reprise par son neveu, Marius Meylan. Il renommera la société "Lémania Watch Co" et proposera des montres finies sous la marque Lemania.
En 1932 la société rejoint la SSIH (Société Suisse pour l'Industrie Horlogère - voir infographie) créée deux ans auparavant par les trois partenaires Tissot, Omega et Louis Brandt. On retrouvera les mouvements Lémania dans les modèles prestigieux de la marque Omega, en particulier à l'époque de la Speedmaster et de la conquête de la Lune par les missions Apollo.
Le calibre choisi pour la gamme Omega Seamaster et Speedmaster sélectionné par la NASA en 1965 a été développé dès 1941 par Albert Piguet. Sa première caractéristique est sa dimension réduite pour un chronographe: 27mm. Il a été d'abord appelé CH 27 chez Lémania. Sous la marque Omega il est dénommé calibre 320 et 321.
Sur la base de ce calibre, Lemania a même travaillé en 1947 sur un prototype non commercialisé de chronomètre à remontage automatique à butée.
Les chronographes Lemania équiperont plusieurs forces armées dans le monde dont les armées britanniques, australiennes, suédoises et sud-africaines.