Longines - Lindbergh à angle horaire

Le modèle Longines "Lindbergh" à angle horaire est un classique de la marque, davantage qu'un garde-temps ce modèle est un instrument de navigation avec un riche historique au côté des plus grands aventuriers de la première moitié du XXème siècle. Le modèle original a été en partie imaginé par Charles Lindbergh suite à sa traversée en solitaire et sans escale de l'Atlantique. Par la suite Longines a produit plusieurs variantes du modèle et on trouve aujourd'hui deux versions dans le catalogue actuel de la marque, l'une avec la taille originale et l'autre, plus modeste, avec des dimensions correspondant aux 4/5 du modèle de l'époque.

Les multiples ré-éditions se sont basées sur différents calibres et différents matériaux. Nous avons tenté de rassembler ci-dessous les variantes avec leurs caractéristiques.

Historique

Longines a toujours été le partenaire privilégié des pionniers de l'aviation. Ainsi en 1933 la marque avait déjà participé à plus de 30 exploits et records mondiaux de l'aviation.

Citons en particulier l'aventure de Locatelli aux environs du pôle Nord (1925) ainsi que Chamberlin et Levine dans leur vol entre New York et Berlin (1927) ou Whitney pour son vol postal autour de la terre entière en 1933.

Cependant l'année phare est sans conteste 1927. Cette année là, Charles A. Lindbergh effectue la première traversée de l'Atlantique en solitaire et sans escales à bord de son "Spirit of St. Louis".

Pour se diriger Lindbergh s'était contenté d'une boussole et de quelques instruments pour déterminer sa position alors que des montres Longines ont chronométré cet exploit (33h 39min).

Par la suite Lindbergh et Longines ont collaboré pour développer divers instruments facilitant la navigation. La montre à angle horaire dite "Lindbergh" a été esquissée à cette époque par le célèbre aviateur.

Pour son vol historique, Linbergh, qui naviguait habituellement à vue, ne s'était pas muni d'un sextant, jugé trop lourd et d'une utilisation difficile. Il déterminait sont parcours sur la carte de manière basique, en tenant compte de la direction de vol, de la vitesse et du temps. Dans ses mémoirs Lindbergh avoue avoir été constamment inquiet concernant les erreurs sur la détermination de sa trajectoire (et donc de sa position) qu'engendrent les imprécisions de lecture de ses instruments ou l'effet des vents et du magnétisme. C'est en autodidacte, après son premier vol transatlantique, qu'il s'est formé sur les technique de navigation astronomique. Il a alors ressenti la nécessité de développer des instruments qui facilitent les calculs, surtout s'il s'agit de déterminer sa position dans l'étroit cockpit d'un avion de l'époque.

L'implication de Longines dans le milieu de l'aéronautique est en particulier l'oeuvre de John Heinmüller, un horloger d'origine allemande qui a travaillé dès son plus jeune age chez Longines puis chez Wittnauer. Wittnauer était le revendeur officiel de Longines aux USA et produisait également sous sa propre marque. Heinmüller avait une véritable passion pour l'aviation et il a été chronométreur pour la "National Aeronautic Association". Il était présent au Bourget lors de l'arrivée de Lindbergh pour sont célèbre vol.

Heinmüller a développé de nombreux instruments de navigation et de chronométrie avec Wittnauer. Il a pu bénéficier de conseils avisés grâce à ses contacts avec de nombreux pilotes, dont l'Amiral Richard Byrd qui a emmené plusieurs de ces garde-temps lors des voyages en Antarctique dans les années 20s et 30s.

Weems, un expert de la navigation aérienne de l'époque était également en contact avec Heinmüller. C'est vers lui que Lindbergh s'est adressé pour se former dans ce domaine. Weems a imaginé pour Heinmuller le système de disque central indépendant permettant la synchronisation de la seconde avec, par exemple, un signal radio. Ce système de synchronisation évite l'arrêt du balancier, une opération qui était considérée comme préjudiciable au bon fonctionnement de la montre lorsqu'elle était répétée trop régulièrement. Longines a lancé la production de cette invention en 1929 sur la "Weems Second Setting Watch".

Lindbergh s'est alors basé sur ce modèle et il y a ajouté deux fonctions nouvelles:

  • la possibilité d'ajuster la montre en fonction de l'équation de temps (pour passer de l'heure réelle à l'heure solaire).
  • la possibilité de convertir l'heure en angle horaire, c. à d. l'angle (du soleil ou d'une étoile) en degrés-minutes-secondes par rapport à un méridien que l'on occupe.

En connaissant l'angle horaire de la position que l'on cherche à déterminer et celle du méridien de référence (Greenwich) on peut en déduire la longitude par une simple soustraction (cf. détails ci-dessous), grâce à ce nouvel instrument la détermination de la position pouvait se faire en moins de trois minutes.

Le modèle original a eu un grand succès auprès de nombreux aventuriers. Il a été fabriqué jusqu'en 1940. L'apparition du radar et autres instruments de navigation a rendu ce mode de localisation obsolète.

Plusieurs ré-éditions sont apparue par la suite, en particulier à l'occasion de dates anniversaire: 1987 pour les 60 ans, 2002 pour les 75 ans et 2006 en prévision des 80 ans. Certains modèles ré-édités sont fidèles à la version originale, d'autres sont plus luxueux et/ou avec des mouvements aux caractéristiques plus modernes telles que le remontage automatique.

Lindbergh set edition 1987


Comment utiliser une longines Lindbergh pour déterminer sa longitude?

La détermination de la longitude à l'aide d'une montre Lindbergh nécessite trois accessoires supplémentaires:

  • un sextant: pour déterminer l'heure solaire locale
  • un almanach nautique: pour connaître la correction entre le temps civil et le temps solaire (équation de temps)
  • un signal radio: pour connaître avec précision l'heure civile de Greenwich.

Le principe consiste à déterminer l'angle horaire local en degrés/minutes/secondes ainsi que celui du méridien de Greenwich. Puis on obtient la longitude locale en faisant une soustraction entre ces deux valeurs.

1) Détermination de l'angle horaire de Greenwich A Greenwich
On règle la montre sur l'heure de Greenwich grâce à un signal radio. L'ajustement des secondes se fait avec le cadran interne tournant.

On consulte ensuite l'almanach pour connaître la correction actuelle entre le temps civil et le temps solaire. La correction des minutes se fait par une rotation de la couronne (tourner à gauche pour une correction positive, à droite pour une correction négative). La correction des secondes se fait sur le cadran central tournant.

On lit l'angle horaire de la manière suivante:
L'aiguille des heures indique des degrés (par incrément de 15) à lire sur la zone extérieure du cadran. Noter l'incrément inférieur si l'aiguille se trouve entre deux valeurs (ce qui sera presque toujours le cas).
L'aiguille des minutes indique sur la couronne extérieure des degrés (0 à 15) et des minutes par incrément de 15, à ajouter aux degrés donnés par l'aiguille des heures.
L'aiguille des secondes inique des minutes sur la zone du cadran intérieur (0 à 15) et des secondes (0 à 60), à ajouter aux indications des aiguilles des heures et minutes.

2) Détermination de l'angle horaire local Alocal
Avec le sextant on détermine le temps solaire local. On ajuste la montre sur ce temps local et on lit l'angle horaire de la même manière que précédemment.

3) Détermination de la longitude
Faire la soustraction AGreenwich - Alocal pour obtenir la longitude.
Si le résultat est positif on se trouve à l'Ouest du méridien de Greenwich, s'il est négatif on est à l'Est de ce dernier.

Chronologie

La liste ci-dessous n'est pas complète, nous avons besoin de votre aide pour consolider les données. Si vous disposez d'informations supplémentaires qui pourraient compléter (ou corriger) la liste, merci de nous en faire part (avec le maximum de détails possibles).

 

 


Modèle Lindbergh à angle horaire



Quelques références pour aller plus loin

Liens: le modèle Lindbergh sur le site officiel de Longines
Enchères: occasions Longines Lindbergh



1929 - 1940

Ref: ?

Calibre: 18.69N
Remontage: manuel
Diam.: 47.5mm

Développée par Charles Lindbergh après son voyage transatlantique en solitaire et sans escales (1927).

Ce modèle est sorti en 1931. Echappement à ancre, 18 rubis et balancier avec compensation bimétallique.

Estimation: 15'000 CHF

Ref: ?

Calibre: 11L
Remontage: manuel
Diam.: 32.5mm

Boîtier acier, mouvement 15 rubis.

Estimation: ?

Ref: ?

Date: existe en 1938

Calibre: 10L
Remontage: manuel
Diam.: 32.5mm

Boîtier en or, mouvement 15 rubis.

Estimation: ?

1987

Ref.: 876.5238

Calibre: L.876.2
Remontage: manuel
Diam.: 47.5mm

Réédition pour célébrer les 60 ans de l'exploit de Charles Lindbergh. Série limitée de 1000 pièces, livrées avec une reproduction en bois du Spirit of St-Louis.

Estimation: > 5000 CHF


Ref.: 876.5239

Calibre: L.876.2
Remontage: manuel
Diam.: 47.5mm

Réédition pour célébrer les 60 ans de l'exploit de Charles Lindbergh. Série limitée de 100 pièces, livrées avec une reproduction en bois du Spirit of St-Louis.
Boîte et couronne or 18ct.

Estimation: > 15'000 CHF

Ref.:
Date: 1987

Calibre: L628.1
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Réédition pour célébrer les 60 ans de l'exploit de Charles Lindbergh.

Estimation: 1000 CHF

Ref.:

Calibre: L628.1 (ETA 2892-2)
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Réédition pour célébrer les 60 ans de l'exploit de Charles Lindbergh. Série limitée de 10 exemplaires en or 18ct.

Estimation: ~6000 CHF

Ref.: 989.5215
Date: 1987 ou 1989 ?

Calibre: L989.2 (base Lemania 8810)
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure. Réserve de marche 44h, 25 rubis.
Estimation: ~8000 CHF
Ref.: 628.5229
Date: 1987 ou 1989 ?

Calibre: L628.1
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Couronne en or 18ct. Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure.
Estimation: ~3000 CHF
Ref.: L2.500.6.11.2
Date: 1987?...en vente sur Amazon.com, mais indisponible...

Calibre: L699
Remontage: automatique
Diam.: 33mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure, 42 heures de réserve de marche. Boîte or 18ct.
Estimation: ~7000 CHF

2002

Ref.: L2.601.4.11.2

Calibre: L614
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure, 42 heures de réserve de marche.
Estimation: ~1600 CHF
 

Ref.: L2.601.6.11.2

Calibre: ? (L878.4)
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Boîtier et couronne en or 18ct

Estimation:  ?

Ref.:

Calibre: L878.4
Remontage: automatique
Diam.: 47.5mm

Série limitée de 75 pièces. Rhodié, 17 rubis.

Estimation: ~7'000 CHF

2007

Ref.:
Date: 2007

Calibre: L699
Remontage: automatique
Diam.: 47.5mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure, 42 heures de réserve de marche.
Série limitée de 80 pièces avec cadran en or jaune.


Estimation:

Catalogue 2011

Ref.: L2.678.4.11.0

Calibre: L699
Remontage: automatique
Diam.: 47.5mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure, 42 heures de réserve de marche
Estimation: ~4500 CHF

Lindbergh 2011 acier
Ref.: L2.601.4.11.2

Calibre: L614
Remontage: automatique
Diam.: 38mm

Mouvement automatique, 28'800 oscillations par heure, 42 heures de réserve de marche.
Estimation: ~1600 CHF

 

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