Valjoux

La famille Henri Reymond

A l'origine de la société Valjoux SA il y a deux frères, John et Charles Reymond, fils de Henri Reymond habitant Les Bioux dans la vallée de Joux. La famille était modeste, Henri exerçait le métier de lapidaire, il façonnait et taillait des pierres précieuses pour orner les bijoux et objets d'art.

Lorsqu'ils ont une vingtaine d'années deux de ses cinq fils, John et Charles, se consacrent à l'horlogerie (vers 1887). Ils travaillent au remontage pour le compte d'Auguste Rochat-Benoît qui fabrique des chronographes pour Aaron l'un des principaux fournisseurs de chronographes de la région.

Les deux frères n'étaient pas satisfait de la qualité et de la conception des assortiments qui leur étaient fournis. Ainsi ils décident de travailler sur le développement de leur propre mouvement de chronographe qu'ils vont ensuite vendre aux horlogers des Montagnes Neuchâteloises.

Le développement de leur affaire permet l'achat de l'ancienne usine de "Vers-la-Scie" afin d'y installer leur atelier.

Fabrique de l'Abbaye

En 1897 l'économie horlogère locale est soutenue par le conseil municipal qui décide de construire et équiper une nouvelle usine au Bioux. Une société est alors créée "Val de Joux Watch Co.", elle se consacre à la production de montres de poche et d'horloges.

Mais les affaires vont mal et après de multiples péripéties le bâtiment est à vendre. Les frères Reymond constituent alors la société "Reymond Frères SA" afin de rassembler les fonds pour acheter la fabrique.

Succès de Reymond Frère SA

La société a développé et fabriqué différents calibre de montres de poche, montres bracelets et chronographes. En 1914 Reymond Frère lance la calibre 22, un chronographe-compteur et en 1916 c'est le tour du calibre 23.

La première guerre mondiale marque une pause dans le développement de la manufacture dont la croissance reprend dès la fin de la guerre.

En 1925 les deux frères se séparent et c'est John qui reprend la direction de l'entreprise.

Création de "Valjoux SA"

En 1929 les fils de John Reymond, Marius et Arnold, reprennent l'entreprise qui devient alors "Valjoux SA". La fabrique est agrandie, la surface de bâtiments est doublée.

Valjoux vit alors une période faste tout en continuant d'innover. En 1939 Valjoux présente le calibre 69. Avec son diamètre de 10,5 lignes il est assez petit pour intégrer les montres dames.

En 1942 la fabrique est à nouveau agrandie. Valjoux a acquis la confiance de nombreuses grandes marques et livre des sociétés telles que Rolex, Patek Philippe, Audemars Piguet, Vacheron Constantin.

On découvre alors la série Valjoux 70, 71, 72 72C, 75, 76, 77. Le calibre 72C (C pour calendrier) est considéré comme le fleuron de la manufacture, il affiche une triple date (date, jour de la semaine, mois) ainsi que la phase de lune.

 

 


Publicité datant de 1925

 

Sous le contrôle de "Ebauche SA"

En 1944 Valjoux trouve un arrangement pour rejoindre le giron de "Ebauche SA", dont le but est de concentrer les capacités de production d'ébauches afin de mieux gérer le marché. Valjoux garde toutefois une certaine autonomie.

Durant les décennies suivantes (50s, 60s) Valjoux développe de nouveaux calibres dont le 84 (à rattrapante), le 88 et le 92.

Intégration de Vénus SA

En 1966 l'un des fabricants de chronographe concurrents, Vénus SA, est intégrée à Valjoux SA. Son calibre 188 de chronographe à came est alors repris par Valjoux sous la dénomination 7730 après quelques modifications qui permettent de faciliter la production. Le valjoux 7730 est produit jusqu'en 1967 mais il aura de nombreuses variantes qui sont encore aujourd'hui des références de mouvements chronographes.

Notons en particulier le 7733, le 7734 avec quantième, le 7736 avec un registre de 12h pour le chrono qui ont équipé des marques comme Hamilton, Breitling et Heuer.

Développement du 7750

En 1969 Zénith sort sont calibre chronographe à remontage automatique "El Primero" et Heuer fait de même avec le Calibre 11. Valjoux se lance alors dans le développement d'une nouvelle génération de chronographe à remontage automatique.

Ce projet mené par Edmond Capt se base sur le calibre 7733, donc à came, auquel on adapte un remontage automatique. Il s'agit là du calibre 7750, encore fabriqué aujourd'hui par ETA et devenu le mouvement chronographe phare de l'horlogerie mécanique. Un effort particulier a été mis afin d'optimiser la production tout en gardant la qualité "Valjoux".

Ce nouveau mouvement est commercialisé dès 1973, juste à l'arrivée de la crise horlogère engendrée par le développement des technologies basées sur le quartz et l'apparition simultanée du choc pétrolier et des tensions économiques qu'il engendre.

Fusion avec ETA SA

Suite aux années de crise l'ensemble des manufactures d'ébauche du giron de l'ASUAG est intégrée à ETA SA. Mais ce n'est pas fini, après bien des difficultés l'ASUAG et la SSIH sont regroupées dans la SMH qui deviendra ensuite le Swatch Group.

Aujourd'hui les calibres de la série Valjoux 77xx sont vendus par ETA SA et ils rencontrent toujours un franc succès.

 

 

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