1886 - Le Poinçon de Genève

Poinçon de Genève

Le poinçon de Genève est un label de qualité imaginé par la société des horlogers afin de garantir l'origine et la bonne manufacture des montres soumises à son autorité de contrôle officiel. Le 6 novembre 2011 le Poinçon de Genève fête ses 125 d'existence.

Historique

Dès le XVIème siècle de nombreux artisans horlogers huguenots se réfugient à Genève où ils sont accueillis à bras ouverts par un Calvin désireux d'accroître le nombre de ses partisants. L'arrivée de cette élite intellectuelle et professionnelle permet un redémarrage de l'activité économique. Cette dernière avait souffert de la rupture des relations avec la cour de Savoie ainsi que du sort réservé par les réformateurs aux joyaux, ornements liturgiques et autres objets ostentatoires.

A Genève, au commencement du XVIIème siècle, l'horlogerie est devenue une industrie prospère. Les horlogers prennent alors la décision de se grouper afin d'organiser leur profession. En 1601 ils se constituent en "jurande" et dressent des statuts. L'apprentissage et la maîtrise d'horloger sont soumis à des règlements sévères, dont le résultat fera la réputation mondiale de l'horlogerie genevoise.

Durant le XVIIIème et le XIXème siècle le nom de cette ville, gravé sur le mouvement d'une montre, était un signe reconnu de qualité supérieure. Malheureusement pour les horlogers genevois, des fabricants peu scrupuleux abusent du nom de Genève en appliquant un poinçon frauduleux sur des montres fabriquées hors de cette localité et en mentionnant une fausse origine dans des publicités.

En 1873 est fondée la "Société des Horlogers". Elle se préoccupe du problème et sollicite le Grand Conseil de la République et Canton de Genève pour trouver une solution. Ainsi le 6 novembre 1886, le Grand Conseil adopte une loi désignée sous l'appellation "Loi sur le contrôle facultatif des montres". Celle-ci prévoit la création d'un bureau de contrôle basé à l'Ecole d'Horlogerie de Genève qui a pour rôle d’apposer le poinçon officiel sur les montres des fabricants établis dans le Canton de Genève répondant aux conditions d’admission et aux 12 critères d’obtention.

Le Poinçon de Genève concerne les montres mécaniques assemblées et ajustées à Genève.

La loi a été révisée à plusieurs reprises, les critères du Poinçon de Genève ont évolué afin de suivre l’évolution des techniques et des matériaux utilisés par les manufactures horlogères. Aujourd'hui le Poinçon de Genève est géré par la fondation Timelab, qui regroupe un pôle de certification et un pôle de Recherche & Développement.

 

Poinçon de Genève sur un mouvement Cartier

Les critères du Poinçon de Genève

Les conditions d'admission et les critères sont présentés en détail sur www.timelab.ch, voici les 12 points à respecter pour obtenir le label:

1. La bienfacture de toutes les fournitures du calibre, y compris celles des mécanismes additionnels, doivent être conformes aux exigences. Les fournitures acier doivent avoir les angles polis, les flancs étirés, les faces visibles adoucies, les têtes de vis doivent être polies ou cerclées (pourtour et fente anglés).

2. Tout mouvement doit être pourvu de pierres en rubis avec des trous polis, au rouage et à l’échappement. Côté pont, les pierres doivent être mi-glace et les moulures polies. La pierre de la roue de centre à la platine n’est pas exigée.

3. Le spiral doit être fixé par une plaque à coulisse avec piton à tête et col rond. Le porte-piton mobile est accepté.

4. Les raquettes ajustées ou fendues sont admises avec un système de maintien à l’exception des calibres extra-plats où le système n’est pas exigé.

5. Les systèmes réglants avec balancier à rayon de giration variable sont admis pour autant qu’ils remplissent les conditions de l’article 3, alinéa 1.

6. Les roues de finissage doivent être anglées dessus et dessous et avoir des moulures polies. Pour les roues dont l’épaisseur est inférieure ou égale à 0,15 mm, un seul angle est toléré (côté pont).

7. Les tigerons et les faces des pignons doivent être polis.

8. La roue d’échappement doit être légère, son épaisseur ne dépassant pas 0,16 mm pour les grandes pièces et 0,13 mm pour celles en dessous de 18 mm, ses repos doivent être polis.

9. La limitation de l’angle parcouru par l’ancre doit se faire contre deux butées fixes à l’exclusion de goupilles ou de plots.

10. Les mouvements munis de pare-chocs sont acceptés.

11. Le rochet et la roue de couronne doivent être terminés conformément aux modèles déposés.

12. Les ressorts fils ne sont pas admis.

 

 

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